Risoul & ses hameaux

Non loin de là, le hameau de L'EGLISE. Comme son nom l’indique ce hameau abrite l’Eglise de Risoul. 
Dédiée à Saint Lucie l'Eglise Sainte-Lucie, fut construite au début du XVIème siècle (style roman-lombard). Elle est bâtie sur les fondements d'une ancienne chapelle et possède de nombreux vestiges de l'édifice primitif des XIIIe et XVIes qui méritent un peu d'attention.

Le style roman-lombard de la fin du XVe siècle a donné à l’église son aspect actuel fait de simplicité élégante et d’équilibre : le choeur, les murs de la nef, le clocher avec l'absidiole à sa base, la façade sans la porte romane, l'extension du porche avec réutilisation de colonnes primitives, les poutres de la tribune, qui portent les traces d'une grande porte cochère.

Le Clocher haut de 32 mètres, appareillage très soigné en marbre rose local, flèche en tuf très résistant aux intempéries surmontée d'une croix dominant un globe (le monde). Il porte 4 cloches datant respectivement de 1802-1846-1777-1857. Le toit, recouvert d’ardoises en 1989, était couvert autrefois en grosses ardoises locales, en bardeaux.

La Voûte (1830) : la nef a existé d'abord sans voûte. Une ouverture pour rosace est visible dans les combles. Une poutre sablière est cachée dans le mur, avec panne coupée visible de l'extérieur.

Le Portail, déplacé de sa position initiale, est en plein cintre, avec une double voussure encadrant un tympan simple; des colonnettes encadrent la porte. Si le piédroit est simple, sans ornement, l'entablement, lui porte de chaque côté quatre coeurs (total huit coeurs rappelant le Christ passion du Christ, Sacré Coeur, âme,..). Sur une face, il y a également trois coquilles : deux identiques, une autre, plus petite, semble avoir été rajoutée plus tard : ces coquilles sont les signes de reconnaissance des Pèlerins de Saint Jacques de Compostelle, dont un chemin longeait la Durance (cf Chapelle Saint Jacques de Prelles, fresque d'Eygliers..)

Le Porche : il est décorée de coquilles Saint Jacques, témoignage du passage du chemin de Compostelle. Sur l'un des piliers du porche possède quatre faces d'hommes : Deux figures juvéniles, deux figures ridées. Une manière de rappeller au passant, chaque fois qu’il se présente devant cette église, qu’il n’est que de passage sur terre, que la roue de la vie tourne vite, qu'il songe à la mort, mais qu'il profite aussi de chaque jour de sa vie ...

Sainte Lucie Martyre sicilienne, aveuglée par le tyran Pascasius de Syracuse, morte en 304. Elle est traditionnellement représentée tenant dans une main la palme des vainqueurs de l'épreuve et présentant les signes de son martyr, ses yeux, dans l'autre main. Fêté le 13 décembre, autrefois de 25 décembre.Son nom, venant de "lux", "lumière" en latin, semble l'avoir destinée à faire obstacle à la fête païenne de la lumière avant que le 25 décembre devienne la naissance de Jésus.

Barbeinc est un mot celte. On le retrouve dans les langues celtes actuelles : "je bous". On le retrouve à l'origine de Bourbon, et d'un certain nombre de stations thermales d'Auvergne et d'ailleurs. 
Ces noms désignaient des sources guérisseuses, sacrées, consacrées souvent à un Borvo - apollon guérisseur, une variété de Belenos. On peut en conclure, ici, à l'existence d'une source sacrée celte avec culte jusque vers 200, peut-être 300. 
Les historiens disent qu'elles résistèrent après l'effondrement des cultes romains, puis des religions à mystère. Les missionnaires et les premiers évêques chrétiens s'acharnèrent contre ce culte des sources. Le nom de Barbeinc ne s'applique plus à la source. Le lieu-dit s'appelle la Salce ; l'oubli et la désaffection ont fait leur oeuvre. On ne trouve aucune trace de fréquentation jusqu'au 16ème . Le discrédit jeté par la première christianisation y contribua certainement.